La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) exprime sa très vive préoccupation par rapport à la recrudescence des actes de violence liés aux pratiques de l’esclavage par ascendance dans la Région de Kayes, en particulier dans le village Diandioumé, Commune de Gogui, Cercle de Nioro du Sahel. Elle s’incline devant la mémoire des personnes ayant perdu la vie, le 1er septembre courant, et souhaite prompt rétablissement aux blessé(e)s.
Par conséquent, la CNDH visant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Convention relative à l’esclavage, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, la Constitution du Mali :
- rappelle les dispositions de l’article 2 de la Loi fondamentale du Mali selon lesquelles « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée » ;
- condamne avec la plus grande rigueur les violences perpétrées sur des personnes en raison de leur soi-disant statut « d’esclave » ;
- invite le Gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à ces violences ;
- recommande aux autorités compétentes de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’homme ;
- réitère son appel à l’attention du Gouvernement à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali, en général, dans la Région de Kayes, en particulier;
- appelle les populations concernées à cesser tout acte de violence, toute justice privée et à œuvrer en faveur de la paix et de la cohésion sociale.
Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
Bamako, le 02/09/ 2020
Le Président
Aguibou BOUARE
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