
Dans le cadre de la célébration de la journée africaine de la détention préventive le 25 avril, une délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a effectué une visite ce dimanche 25 Avril 2021 à la Maison centrale d’Arrêt de Bamako (MCA) afin de s’enquérir des conditions de détention des personnes privées de liberté mais surtout de la situation des personnes en détention préventive.
A l’issue de cette visite, le constat fait par la délégation de la CNDH n’est pas reluisant car la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako compte aujourd’hui 2640 détenus pour une capacité d’accueil de 400 pensionnaires. Sur cet effectif de 2640 détenus, 2180 sont en situation de détention préventive c’est -à -dire, qui sont en attente de jugements soit 82% des détenus. La situation est inquiétante voire alarmante, surtout en cette période de forte chaleur et de pandémie de COVID-19.
La surpopulation carcérale est une évidence dans ces conditions; cette surpopulation est causée par la lenteur de la justice que la délégation de la CNDH a fustigée. Le Régisseur de la prison, le Colonel Adama Guindo a profité de l’occasion pour inviter les autorités judiciaires à prendre des dispositions pour diligenter les procédures afin de désengorger les prisons.
Selon Dr Djiibril COULIBALY de la CNDH, l’utilisation abusive et quasi-systématique des mandats de dépôt décuplant l’effectif des personnes en détention provisoire est un facteur contributif majeur à la surpopulation carcérale. Il augmente également le risque de torture et a des répercussions socio-économiques importantes sur les détenus, leurs familles et leurs communautés. Il a invité la justice malienne à adopter et appliquer des alternatives aux mandats de dépôts décernés souvent pour les affaires qui ne nécessitent pas une détention provisoire.
Cette situation interpelle fortement le Département de la Justice et des droits de l’homme, car elle constitue une violation des droits fondamentaux. La visite de la CNDH à la Maison centrale d’Arrêt de Bamako entre également dans le cadre de la sensibilisation sur le sort des personnes détenues sans procès.
Pour cette visite, la délégation de la CNDH était conduite par la Vice-président Me Aïssata Founé TEMBELY qui était accompagnée du commissaire Dr Djibril COULIBALY, du secrétaire général et du chargé de communication. La délégation a été accueillie à la Maison centre d’Arrêt par le régisseur le Colonel Adama GUINDO.
La rédaction
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