La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a reçu à son siège, le 26 Avril 2021, une importante délégation du collectif des personnes victimes de pratique d’esclavage par ascendance, venue de la région de Kayes.
Cette rencontre était présidée par le Président de la CNDH M. Aguibou BOUARE accompagné de la Vice-Présidente Me Aïssata TEMBELY et assisté par Monsieur Bréhima DEMBELE chargé de mission.
Les visiteurs, venus de la région de Kayes, ont dénoncé le crime odieux du phénomène de l’esclavage en général et particulièrement celui de l’esclavage par ascendance. Ils ont salué les efforts inlassables de la CNDH avant de solliciter une plus grande implication de celle-ci.
Selon le porte-parole de la délégation, il y’a deux poids deux mesures. Il s’interroge sur comment des populations dans la promiscuité puisse être laissé à elle-même entre les mains d’esclavagistes en toute impunité sur une terre où le phénomène de l’esclavage est aboli sous toutes ses formes par les normes internationales et nationales.
Le porte-parole de la délégation dit ne plus avoir les moyens financiers de constituer un conseil pour le suivi de cycle infernal d’arrestations et de recours devant les juridictions. M. Tougeuye TOURE, un des milliers de déplacés internes à Mambri dans le cercle de Kita depuis le 13 Janvier 2019, confirme avoir été passé à tabac comme tant d’autres par des esclavagistes dans la localité de Sakora dans le Kaarta. Ils auraient été dépouillés.
Il déplore que les auteurs soient restés impunis malgré les multiples plaintes introduites à la justice. Le cas de MS, toujours en détention à la maison d’arrêt de Nioro bientôt quatre mois, pour refus de reconnaissance de statut d’esclavage et pour son activisme contre la pratique a été cité en rappel.
« Plusieurs démarches en lien avec la pratique de l’esclavage ont été menées et continuent d’être menées par la CNDH. Des efforts ont été faits surtout au temps de Monsieur Salif TRAORE ministre de la sécurité et de la Protection civile et sous le sceau de Monsieur Malick COULIBALY ministre de la justice. » dixit le Président de la CNDH.
Dans la région de Kayes, le poids de la pratique de l’esclavage est lourd pour les victimes qui méritent une assistance. Il importe de noter que les autorités sur place trainent le pas quant à la prise de décision pour réprimer le phénomène.
La rédaction
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