La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a reçu à son siège, le Jeudi 23 Septembre 2021, une importante délégation de la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par M. Salah Ahmad (Soudan), chef de l’Unité Droits de l’homme et Justice Transitionnelle de l’Union Africaine. Les échanges ont porté sur l’état des droits humains au Mali et sur les prochaines échéances électorales que les autorités de la transition doivent organiser.

Le Président de la CNDH, au cours de cette rencontre, a évoqué la situation des droits de l’Homme au Mali qui, selon lui, n’est pas reluisante à cause de la crise multidimensionnelle que le Mali connaît depuis une dizaine d’années. Il a évoqué des violations et abus souvent graves des droits de l’homme, notamment les atteintes aux droits à la vie, à l’intégrité physique, à la sécurité, à l’éducation, à la santé…Le phénomène de l’esclavage par ascendance qui se manifeste par des violences contre des personnes qui s’élèvent contre leur statut d’esclave, vient assombrir davantage ce tableau.

Il faut rappeler que le 18 août 2020, le Mali a connu une rupture de l’ordre constitutionnel ayant abouti à l’adoption d’une Charte de la Transition qui prévoit la mise en place des organes de transition, d’une part, l’organisation des élections au bout de 18 mois, d’autre part.

La CNDH du Mali a inscrit dans son plan d’action annuel la participation au processus électoral sous l’angle du monitoring des droits de l’Homme, comme elle en a l’habitude et l’expérience. Même si, présentement le Gouvernement n’a pas encore décliné le calendrier du processus, il est important que l’Institution nationale des droits de l’Homme se prépare pour assurer le monitoring des droits de l’Homme avant, pendant et après les opérations électorales futures.
La période de transition est la meilleure période pour engager des réformes politiques et institutionnelles. La CNDH est et demeure la sentinelle qui veille à la prise en compte de la dimension droits de l’Homme dans les projets de réformes politiques et institutionnelles. Elle doit être associée à toutes les étapes de ce processus. Pour ce faire, elle a besoin de plaidoyer auprès des hautes autorités du pays pour rendre effective cette implication.

La promotion de la bonne gouvernance, selon l’approche de l’institution nationale des droits de l’Homme, passe nécessairement par la promotion des droits de l’Homme. Cette activité occupe une place de choix dans le plan d’action annuel et le plan stratégique de la CNDH.
La crise sécuritaire que traverse notre pays est caractérisée, selon la CNDH, par des violations des droits de l’Homme. La période transitoire n’est pas exempte d’abus et de violations des droits humains. Des arrestations arbitraires et détentions illégales, hors tout cadre légal ont été enregistrées. La CNDH, en sa qualité d’institution nationale des droits de l’Homme, a régulièrement dénoncé des violations perpétrées, y compris celles impliquant les forces de défense et de sécurité. La CNDH a besoin de l’accompagnement de tous les Mécanismes de protection des droits humains tant au plan national qu’international, notamment la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) dans ce domaine.

La rédaction