La crise multidimensionnelle à laquelle notre pays fait face depuis bientôt une décennie a réduit à néant les maigres progrès et acquis, obtenus au prix d’une lutte de longue haleine.
Un ministère consacré à la condition féminine n’a-t-il pas été créé dès 1997 ? Le Coup d’Etat de 2012 n’-a-t-il pas renversé, en plus du Président ATT, un Gouvernement dirigé par une femme, une première pour notre pays ?
Malgré la crise notre pays n-a-t-il pas adopté la Loi n° 2015-052/ du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives ? Bien que mitigée dans son application, ce texte constitue un nouveau pas vers l’égalité entre les hommes et les femmes, qui ne saurait être obtenue sans lutte pugnace.
La crise multiforme qui sévit au Mali, la pandémie de COVID-19 ainsi que la crise socio-politique actuelle avec une tension diplomatique au paroxysme, ne sont pas de nature à permettre la préservation des maigres progrès en matière d’égalité des sexes.
Le constat est amer et implacable !
En effet, les femmes sont toujours en première ligne dans ces combats de l’Homme pour la vie et la survie. Cette année, la journée internationale des femmes a pour thème national :« Rôle et place de la femme dans la refondation du Mali » !
L’institution Nationale des Droits de l’Homme, à travers ma modeste personne, accueille favorablement ce thème qui vient à point nommé !
Je reste lucide quant à la situation de la femme et celle de la jeune fille en Afrique et particulièrement dans les pays en conflit où elles subissent plus que les hommes, toutes sortes d’atteinte à leur intégrité physique, psychologique et mentale.
Le Mali, en tant que pays en conflit ne fait pas exception à la règle. Cela, nous devons toujours le garder à l’esprit et agir en conséquence ! Il n’y a pas de doute, la refondation ne peut se faire sans les femmes, le retour de la sécurité ne peut se faire sans les femmes ! Le changement ne peut se faire sans elles, car elles en sont le moteur !
Une journée ne saurait suffire pour célébrer la femme. Nous devons tous continuer à la célébrer chaque jour jusqu’à ce qu’elle soit considérée et traitée comme ayant les mêmes droits que n’importe quel autre être humain !
Cela est de notre responsabilité commune, car dans le bateau « Mali kura » (nouveau Mali), nul ne se sauvera seul !
Pour la Commission Nationale des Droits de l’Homme, la protection des droits des femmes est une responsabilité partagée
Bamako, le 08 Mars 2022
Maître Aissata Founè TEMBELY
Vice-Présidente de la CNDH
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