
La Commission Nationale des Droits de l’Homme CNDH a organisé, le 02 Juin 2022, un déjeuner de presse à l’Hôtel de l’Amitié pour informer les hommes de médias de son accréditation au statut le plus élevé des INDH et sur la situation des droits de l’Homme au Mali.
Cette activité a été organisée avec l’appui du Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FAMOC).
Elle était présidée par le Président de la CNDH, M. Aguibou BOUARE accompagné de la Vice-présidente Me Aissata F. TEMBELY, du Rapporteur Général Adjoint Dr Djibril COULIBALY. Le déjeuner a enregistré la présence du Conseiller Technique chargé des questions des droits de l’Homme au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, M. Abdoul Karim DIARRA, du chef d’équipe du FAMOC, M. Frédéric KABORE, du Rapporteur Général de la CNDH M. FilifingDIAKITE.
Le Président de la CNDH, dans son adresse, a souligné l’intérêt universel accru pour la création et le renforcement d’institutions nationales. Cet intérêt s’est traduit par la décision annoncée par plusieurs Etats Membres de mettre en place des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme à travers la résolution « Institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’Homme » 48/134 du 20 décembre 1993 de l’Assemblée générale des Nations unies portant les Principes de Paris.
Pour les principales réalisations et succès stories de son institution, M. BOUARE a souligné qu’en matière de protection, dans le domaine de l’éducation et l’enseignement des Droits de l’Homme dans tous les cycles de formation et dans les milieux socioprofessionnels, la CNDH participe à la conception des curricula de formation en droits de l’Homme de l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako. La CNDH organise chaque année: le Symposium national sur les droits de l’homme au Mali ; des ateliers de formation des acteurs gouvernementaux et des organisations de la société civile sur l’esclavage et pratiques assimilées ; des ateliers de renforcement des capacités des acteurs gouvernementaux et de la société civile intervenant dans le domaine des droits de la femme, de l’enfant, des personnes handicapées et autres personnes à besoins spécifiques
En matière de prévention de la torture ; rien qu’en 2021, la CNDH a effectué cent trois (103) visites régulières et inopinées, réparties dans quarante-un (41) établissements pénitentiaires, sur soixante-trois (63) dans tout le pays, (04) centres pénitentiaires agricoles sur quatre (04), quarante-six (46) unités d’enquête dont vingt-huit (28) brigades de gendarmerie et dix-huit (18) commissariats de police. Elle a également mené, dans les lieux de privation de liberté, douze (12) investigations sur des allégations de violations et d’évasion. La CNDH a également rendu des visites aux personnalités civiles et militaires suite aux évènements des 10, 11 et 12 juillet, 18 août 2020 et 24 mai 2021 ayant contribué à la régularisation des droits fondamentaux de celles-ci.
En matière de protection des droits de l’Homme, la CNDH a mené des missions d’investigation sur les allégations de violations des droits de l’Homme dans les zones de conflits et les lieux où sévit l’esclavage par ascendance.
Le monitoring des lieux privatifs de liberté est une activité quasiment quotidienne pour la CNDH. Elle a effectué des missions de monitoring des droits de l’Homme en lien avec l’application des mesures de lutte contre la pandémie COVID19.
La CNDH a fait des prises de positions publiques, notamment à travers des communiqués et des médias.
Dans le cadre de la lutte contre l’impunité et les arrestations arbitraires, la CNDH a régulièrement dénoncé l’impunité, notamment dans le cadre du procès dit Amadou Aya Sanogo et consorts, à travers des communiqués et les médias, les arrestations et détentions arbitraires par la Sécurité d’Etat de certaines personnes dont des personnalités publiques pour motif de déstabilisation du régime. La Commission a procédé à la production d’un rapport alternatif sur les disparitions forcées, à la mise en place d’un cadre de concertation entre les FDS, les OSC et la CNDH.
Dans le cadre de la lutte contre l’esclavage par ascendance, la CNDH est membre fondateur et préside actuellement la Coalition Nationale de Lutte contre l’Esclavage au Mali (CONALEM) qui est un réseau d’une quinzaine d’Organisations de la Société Civile. Elle a accueilli et assisté une centaine de personnes, en majorité des femmes et des enfants, victimes de pratiques esclavagistes dans la Région de Kayes.
La CNDH a participé à la mission de médiation en faveur du retour des déplacés internes victimes de l’esclavage (Diéma et Nioro du Sahel), en septembre 2019, réalisé plusieurs missions d’enquête et d’établissement des faits sur les pratiques de l’esclavage dans la Région de Kayes (Mambri, Kainera, etc.), produit des communiqués et adressé des lettres de recommandations aux autorités compétentes, notamment la prise, sous l’impulsion de la CNDH, de la Circulaire à l’intention des procureurs et OPJ pour lutter avec diligence contre l’impunité. L’ Institution Nationale des droits de l’Homme du Mali a produit plusieurs études sur les droits humains.
Dans le cadre de la prochaine révision constitutionnelle, La CNDH prévoit de faire un plaidoyer afin que l’institution puisse avoir un ancrage constitutionnel ; elle prévoit également le renforcement des moyens logistiques pour les enquêtes et autres missions sur le terrain et le renforcement du mécanisme de protection et de sécurisation des défenseurs des droits de l’Homme en général et des membres de la CNDH en particulier.
Des journalistes ont exprimé des préoccupations au sujet de certaines allégations de violation des droits de l’Homme, telles que : l’intervention des FAMa à Mourah, le charnier découvert à Gossi et le rapport de la MINUSMA sur la situation des Droits de l’homme au Mali.
Le conseiller en charge des questions de droits de l’Homme du Ministre de la Justice a rassuré les journalistes du bon rapport de la CNDH avec son département et exhorté l’institution à redoubler d’efforts, dans son rôle de sentinelle, pour conserver son statut privilégié « A » .
Le Chef d’Equipe du FAMOC a exprimé toute sa satisfaction au sujet de l’accréditation de la CNDH au statut « A » et rassuré la CNDH de l’accompagnement de sa structure.
Les échanges avec les médias sur les Droits de l’Homme et le Droit International Humanitaire ont été fructueux et les journalistes présents ont exprimé leur satisfaction tout en invitant la CNDH de continuer à organiser des rencontres avec la presse régulièrement afin de leur présenter la situation des droits de l’Homme.
Le Président de la CNDH a conclu que nul n’est à l’abri de la violation de ses droits et que les populations et les autorités doivent comprendre que les droits humains protègent tout le monde et profitent à tous. Il a déploré que beaucoup ne s’en rendent compte que lorsqu’eux-mêmes ou leurs parents sont victimes de violations ou d’abus des droits humains.
Il a plaidé pour le respect et la consolidation de l’Etat de droit au Mali seul gage de sécurité juridique et judiciaire c’est-à-dire la meilleure sécurité.
La cellule de communication/CNDH
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