
Le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), M. Aguibou BOUARE était le mardi, 23 août 2022, l’invité de la Table Ronde « Yétaw » du mois d’Août. Le thème de « Yétaw » de ce mois portait sur l’esclavage par ascendance au Mali. Il faut noter que « Yétaw » est une table ronde organisée par la fondation Tuwindi tous les mois autour des sujets d’intérêt public sur le Mali en particulier et l’Afrique en général.
Le Président de la CNDH a tout d’abord présenté la CNDH dont les principales missions sont la protection, la promotion des droits de l’Homme ainsi que la prévention de la torture. La CNDH est également le mécanisme de protection des défenseurs des droits de l’Homme. Selon le Président de la CNDH, il est important de rappeler que c’est la loi qui donne à la CNDH son mandat de veiller à la promotion et à la protection des droits de l’Homme au Mali.
M. BOUARE, pour définir l’esclavage s’est référé sur la convention internationale relative à l’abolition de l’esclavage. Selon cette convention, « l’esclavage est l’état ou condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux ».
L’esclavage qui était au centre des échanges n’était pas l’esclavage qui a commencé au XVè siècle, mais la pratique de l’esclavage qui sévit dans notre pays avec des manifestations violentes. Cette pratique existe dans plusieurs parties du Mali, mais le Président de la CNDH s’est entretenu avec l’assistance sur le cas de la région de Kayes c’est dans cette localité que la pratique est accompagnée de manifestations très violentes aboutissant parfois à des atteintes aux droits à la vie, à l’intégrité physique, à la propriété etc. Selon le Président de la CNDH, de façon transversale, tous les droits fondamentaux sont affectés par cette pratique d’esclavage par ascendance dans la région de Kayes.
Parlant de l’actualité de la pratique, M. BOUARE a évoqué le cas de la dame qui a été assassinée récemment, Mme Diogou SIDIBE. Cet assassinat fait suite à sa contestation de son statut d’esclave. Elle était militante de l’association Gambana. M. BOUARE a également évoqué les assassinats de quatre personnes à Djandjoumé en septembre 2020.
La pratique se manifeste par la considération de ces personnes comme des sous hommes. Elles ne sont pas considérées comme des personnes à part entière. C’est pourquoi, elles sont soumises aux travaux parfois humiliants. Elles ont aussi un statut social inférieur à celui des autres qui sont considérés comme des nobles.
La CNDH, selon M. BOUARE est intervenue dans la lutte contre la pratique en 2018 lorsqu’elle a été sollicitée par des victimes de la pratique qui avaient été chassées de leur village et avaient cherché refuse à Bamako.
Dans le cadre de la lutte contre la pratique, le Président de la CNDH a salué et remercié les efforts des ministres Malick COULIBALY et Mamoudou Kassogué dans la lutte contre la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali. Il a salué aussi la prise en charge de la pratique dans l’avant projet de texte portant code pénal et du code de procédure pénale.
A la fin de cet exercice, le Président de la CNDH a rassuré l’assistance de sa disponibilité à collaborer relativement à toute question de droits de l’homme.
La fondation Tuwindi et toute l’équipe ont remercié le Président de la CNDH pour sa disponibilité pour la table ronde de ce mois d’Août.
Cellule de communication/CNDH
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