Le mardi 22 août 2022, dans la salle de conférence de la Fondation Tuwindi, s’est déroulée la table ronde Yetaw sur le thème « Esclavage au Mali entre violences assassines et coutumes fortement ancrées ».

La dite table ronde était animée par le président de la Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH), Aguibou Bouaré.
Le directeur exécutif de Tuwindi, Tidiani Togola qui a présenté l’invité, a expliqué le bien fondé de la rencontre. Selon lui, c’est une initiative de Yétaw de la Fondation Tuwindi. « Yétaw est une table ronde mensuelle organisée par Tuwindi autour de sujets d’intérêt
public sur le Mali et l’Afrique », a-t-il rappelé. Avec l’animateur les discussions avaient tourné autour de l’esclavage par ascendance. A l’issue des discussions, trois points ont été retenus pour freiner cette pratique qui sous toutes ses formes laisse des cicatrices profondes dans une société.

La sensibilisation des populations, la délocalisation des affaires concernant l’esclavage dans une localité autre que Kayes pour un souci d’impartialité et l’adoption d’une loi criminalisant la pratique, qui est en soi une flagrante violation des Droits humains.

L’animateur s’est félicité d’être à cette table ronde et au niveau des Droits de l’homme et de la CNDH, c’est un insigne honore. Il a ensuite présenté la Commission nationale des Droits de l’homme. Sur le sujet, il a d’abord défini l’esclavage qui est une convention internationale. « Le faite d’exercer sur un individu les attributs sur les droits de propreté.

L’usuge, le fructus (percevoir le fruit) et l’abusif (le droit de percevoir), donc l’exclave est une attribut », indique Aguibou Bouaré. S’agissant de la pratique de l’esclavage au Mali, il a souligné qu’elle sevit. Mais avec les journalistes, il est revenu uniquement sur le cas de Kayes dans la prémière région administrative du Mali.

A l’en croire et de façon générale, tous les droits de la personne humaine sont touchés à Kayes. Il a évoqué en exemple, le cas de cette Dame du nom de Djebou Sidibé assassinée à Anomodi pour avoir contester son statut. Comme elle selon l’animateur bien d’autres ont subi l’esclavage par ascendance. Outre l’ascendance, on note la pratique due à l’hospitalité qui fait de ces personnes l’esclavage sans oublier la
ligne matrilinéaire qui est une autre cause tout comme le tutorat (élevé dans une famille). Le président de la CNDH accompagné pour la
circonstance de son chargé de Communication, Fousseyni Sanogo, a parlé aussi des causes et les origines de ce fléau sans oublier les manifestations.
Dans les années 1995-96 il y a eu une prise de conscience et à l’époque les descendants pouvaient pas comprendre qu’ils seront
traités d’exclaves. Et les associations se créent comme Gambana (tous égaux). Une lutte fratricide avec le concept élèves-maîtres. Les Choi disant maîtres exercent toutes sorte de privations.

L’implication de la CNDH
Cela remonte à l’année 2018-19 lorsque la CNDH sollicitée par un échec de l’Etat s’est mis à la tâche. « Le seul espoir pour ces gens, se
confier à la CNDH. Après un séjour dans un centre, ils sont repartis puis revenus. En 2020 une autre vague en majorité des femmes et des
enfants.
Les victimes trainent à la Cité des enfants et ne sont pas retournées à leur village. En septembre 2020, 4 personnes assassinées et jetées à la mare sans remord », soupire le président de la CNDH et de situer les responsabilités à des aspects comme : L’analphabétisme, les
pesanteurs socio culturelles, et l’impunités entretenue par l’Etat.

En matière de sensibilisation, le président de la CNDH, estime que les campagnes de sensibilisation sont organisées dans les villages avec
l’implication des villageois. « On passe par les radios pour sensibiliser et des ateliers avec les partisans des deux thèses. Des
juges et procureurs sont également invités selon le président de la CNDH » Aguibou Bouaré s’est dit confiant et engage sa structure à entreprendre les initiatives, notamment le dialogue et la justice communautaires pour la prévention des conflits sans oublier un cadre inclusif par rapport à l’esclavage par ascendance.

Boubacar Diakité Sarr

Source: La note d’Afrique