Photo de famille à l’occasion du 14è symposium sur les Droits de l’Homme

C’est à l’occasion de la 14è édition du symposium national sur les droits de l’Homme au Mali dont l’ouverture des travaux a été présidée par le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mahamadou Keïta. C’était en présence du président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré, et du directeur de l’EMP-ABB, le colonel Souleymane Sangaré.
L’objectif général de cette rencontre de deux jours est de faire l’état des lieux de la situation des droits de l’Homme dans notre pays, de partager les bonnes pratiques et perspectives, à travers un regard externe, pour le respect des droits humains, dans un contexte de crise sécuritaire. Ce symposium s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des droits humains.

Il constitue également un cadre de rappel des engagements nationaux, sous régionaux, régionaux et internationaux de notre pays, historiquement précurseur des droits inaliénables de l’Homme à travers la Charte de Kurukan Fuga. Laquelle constitue l’une des sources importantes des droits humains.
De même, la rencontre se veut un espace de rassemblement, de communion des acteurs de la défense, de la sécurité, de la justice et des organisations de la société civile en vue d’une collaboration renforcée. «La synergie d’actions y découlant permettra plus d’efficacité, plus de redevabilité et plus de respect des règles et normes en matière de droits humains», a déclaré le président de la CNDH. D’après Aguibou Bouaré, les droits de l’Homme ou droits humains ne sont pas une œuvre de charité, encore moins une faveur que l’état accorde ou devrait accorder aux citoyens.

Ils sont, au contraire, une obligation fondamentale à la charge de l’État car il en est le principal débiteur à l’égard de toute personne se trouvant ou qui viendrait à se trouver sur le territoire national, a rappelé le défenseur des droits humains. C’est pourquoi, les abus et violations graves des droits de l’Homme que connaît notre pays ne doivent, ne peuvent et ne sauraient rester impunis.

Le patron de la CNDH a ensuite invité à l’amplification de la lutte contre l’impunité, qui ne peut être mise en œuvre que par un appareil judiciaire performant. «Cette lutte noble doit contribuer à la construction du nouveau Mali, un Mali meilleur et dans lequel la justice prend le pas sur l’arbitraire et l’impunité», a-t-il exhorté. Aguibou Bouaré a par ailleurs salué les efforts du gouvernement pour la protection des droits de l’Homme malgré «le contexte sécuritaire volatile marqué par des atteintes souvent graves aux droits humains».

Notre pays fait face depuis plus d’une décennie à une crise socio-politique et sécuritaire sans précédent, avec son lot de graves violations des droits de l’Homme. Il s’agit, a détaillé le représentant du ministre de la Justice, de la criminalité organisée, de l’esclavage par ascendance, de la traite des êtres humains, du trafic d’armes et de drogues. S’y ajoutent, selon Mahamadou Keïta, l’extrémisme et la radicalisation des terroristes, la fragilité de la gouvernance, la corruption institutionnelle, la pauvreté systémique et fragilisante…

Afin de lutter efficacement contre ces violations, protéger les populations et prévenir les éventuelles futures violations, les actions, de l’État, seules, ne suffissent pas, a fait savoir Mahamadou Keïta. D’après lui, il est impératif d’agir de concert avec la société civile, les partenaires techniques et financiers ainsi que toutes les bonnes volontés pour une paix durable dans une société réconciliée, résiliente et respectueuse des droits de l’Homme.

Bembablin DOUMBIA

Source: L’ESSOR du 08 Décembre 2022