
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré 8 mars, la Journée internationale des femmes. Dans une déclaration, le président de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh), M. Aguibou Bouaré, a déploré que ladite journée ait été célébrée dans notre pays dans un contexte de crise multidimensionnelle caractérisée par des violations et abus des droits de l’Homme et particulièrement ceux des femmes et des filles.
Cette édition s’est déroulée sur le plan international sous le thème : « l’innovation et des technologies pour l’égalité des sexes : pour un monde digital inclusif ». Le thème
national était : la « reconnaissance du combat des femmes maliennes pour la souveraineté totale du Mali ». « Ces violations et abus des droits de la femme sont souvent en lien avec la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Les femmes et les filles paient un lourd tribut dans ce contexte de guerre asymétrique marqué par des allégations de violations et d’abus des droits humains imputables tant aux Forces armées et de sécurité qu’aux groupes terroristes et autres milices privées », précisait M Bouaré.
La Cndh demeure préoccupée également par les menaces sérieuses visant les défenseurs des droits humains qui devraient bénéficier de la protection de l’Etat, conformément aux dispositions pertinentes des instruments juridiques nationaux et internationaux en la matière.
La Commission nationale des droits de l’Homme, à travers son président, a profité de cette date anniversaire symbolique pour recommander au Gouvernement d’adopter, mettre en oeuvre une loi portant prévention et répression des VBG et prendre en charge de façon holistique les victimes, d’actualiser et mettre en œuvre la Politique Nationale Genre.
La Cndh demande aussi aux autorités de renforcer la mise en oeuvre de la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015, notamment en ce qui concerne l’accès aux postes nominatifs, de renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux dans la perception, la compréhension et la mise en oeuvre de la Politique nationale genre, et son plan d’actions et d’allouer des ressources adéquates et suffisantes au ministère en charge de la Promotion de la Femme.
Elle recommande également à l’Etat de renforcer la budgétisation axée sur le genre, de réviser le Code des personnes et de la famille en vue de le rendre conforme à la Constitution et aux engagements internationaux auxquels le Mali est partie, entre autres.
En effet, les droits des femmes sont garantis également par la Constitution malienne du 25 Février 1992, qui dispose en son article 2 que « tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur de la peau, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ». « La CNDH salue la participation des femmes au Comité de suivi de l’Accord pour la paix (CSA). Elle se félicite du pourcentage croissant des femmes dans les postes nominatifs. Ce résultat démontre la mise en oeuvre partielle de la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 portant promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives», se réjouit Aguibou Bouaré.
Adama DAO
Source : Le Tjikan
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